Selon une équipe de chercheurs citée par « The Guardian », des monticules découverts à l’extérieur de la ville de Pompéi étaient constitués de déchets.
Près de deux millénaires après l’éruption qui lui fut fatale, la ville de Pompéi est encore loin d’avoir dévoilé tous ses trésors. La dernière découverte en date pourrait même être capitale dans notre connaissance et notre compréhension de la civilisation romaine. Selon des chercheurs cités par le Guardian, d’énormes monticules de déchets jetés en dehors des murs de la ville pourraient en réalité avoir été des lieux d’empilement, de rassemblement, « inscrits dans un cycle d’utilisation et de réutilisation
Certains monticules mesuraient jusqu’à plusieurs mètres de haut et s’étendaient tout au long d’un mur situé au nord de la ville. Selon la théorie d’Allison Emmerson, universitaire membre d’une importante équipe de recherche autour de Pompéi, on pouvait y trouver des morceaux de céramique et de plâtre réutilisables comme matériaux de construction.
Des déchets revendus dans la ville
Des analyses scientifiques ont ensuite permis de démontrer que certains débris correspondaient avec ceux de dépôts situés en dehors de la ville et de retrouver certains de ces matériaux dans les constructions de la ville. « Nous avons découvert qu’une partie de la ville était construite avec des ordures, explique Allisson Emerson. Les piles à l’extérieur des murs n’étaient pas constituées de matériaux jetés pour qu’on s’en débarrasse, ils étaient collectés et triés à l’extérieur de la ville pour être revendus à l’intérieur des murs.
Cette avancée ouvre la voie à d’importantes découvertes sur la manière dont étaient considérés les déchets à l’époque. « Aujourd’hui, en grande partie, nous ne nous soucions pas de nos déchets, du moment qu’ils disparaissent, poursuit Alisson Emerson. Ce que nous avons découvert à Pompéi, c’est une tout autre priorité, les déchets étaient triés pour être recyclés. Les habitants de Pompéi vivaient près de leurs poubelles, plus près que beaucoup ne pourraient l’accepter aujourd’hui, pas par manque d’infrastructures, mais parce que la ville était organisée selon des principes différents. Ce point est pertinent pour la crise des ordures modernes. Les pays qui gèrent le mieux leurs déchets ont appliqué une version de l’ancien modèle, privilégiant la marchandisation plutôt que le simple retrait.
Source : Lepoint