Le développement des véhicules électriques mettra sur le marché des volumes importants de batteries, dont il faudra gérer la fin de vie. L’organisation d’une filière nationale, voire européenne du recyclage, doit être impulsée dès aujourd’hui.
Dans le cadre du plan de relance du secteur automobile annoncé le 27 mai, le Gouvernement veut mettre un coup d’accélérateur sur les technologies électriques et hybrides. D’ici 2025, la production française de véhicules électriques, hybrides rechargeables ou hybrides, devra atteindre le million d’unités, selon l’objectif fixé. Le développement des véhicules rechargeables entraîne de nombreuses questions, et notamment celle du devenir des batteries usagées.
L’ensemble de la filière doit être mise en place: conformité, recyclage, réutilisation et applications de seconde vie, souligne Bebat qui se dit acteur de référence dans la filière, « même à l’échelle européenne, en déchargeant les constructeurs et importateurs de ces tâches et responsabilités« .
La batterie est l’élément central des VE (trottinette, drone, mobylette, voiture, engins de chantier, bus, camion…). « Que se passe-t-il une fois que ces batteries ont atteint la fin de leur première vie, autrement dit dès que sa capacité tombe à 70 à 80% de sa capacité initiale ou dès qu’elle est endommagée ou défectueuse? Quelle est la solution de seconde vie la plus adaptée à chaque type de batterie utilisée dans ce large éventail de moyens de transport électrique?« , questionne Bebat.
Le grand avantage, souligne l’organisation, c’est que la batterie VE usagée ne doit pas nécessairement être mise au rebut.
Seconde vie
Selon l’association, il est « désormais plus que jamais central » d’en assurer la seconde vie par le biais de la collecte, du transport, du stockage et du démantèlement en vue de son recyclage, du diagnostic et de la réutilisation. Les études montrent qu’en moyenne, 0 à 15% des cellules doivent être remplacées pour une réutilisation de la batterie. Il y a également les applications de seconde vie: les batteries VE usagées qui conservent 70 à 80% de leur capacité et/ou sont devenues inadaptées pour des véhicules peuvent ainsi être appliquées dans des systèmes de stockage d’énergie (comme des panneaux solaires).
Les matières premières précieuses (comme le lithium, le cobalt et le nickel) peuvent en être extraites afin d’être réutilisées plusieurs fois pour la production de batteries VE. « Une chaîne de valeur fermée est ainsi créée« , rappelle Bebat, actif depuis 1995 dans le recyclage.
« Au cours des cinq dernières années, nous avons collecté, démantelé et préparé pour recyclage plus de 10.000 batteries VE. Bebat est prêt pour la phase suivante de l’électrification de la mobilité. Nous disposons d’une solution pour tous les types de batteries et tous les types de véhicules« , a déclaré Peter Coonen, Managing Director de Bebat.
En 2025, dans notre pays, plus de 5.500 batteries EFV seront libérées pour la collecte, contre environ 18.800 en 2030, selon l’étude Möbius menée pour le compte de Bebat.
Enfin, d’ici 2020, 85% du volume collecté total en batteries VE sera recyclé et 15% sera mis à la disposition pour des applications de seconde vie. Dès 2021, l’utilisation pour des applications de seconde vie passera à 30%.
Source : actu-environnement