Skip to main content

Selon une enquête du magazine 60 millions de consommateurs, publiée ce jeudi, une très faible part des emballages plastiques triés font effectivement l’objet d’un recyclage. En cause, des difficultés pour recycler une grande partie des matières plastiques.

Alors que le gouvernement s’est fixé un objectif de 100% de plastiques recyclés d’ici 2025, le magazine 60 millions de consommateurs pointe du doigt ce jeudi une réalité beaucoup moins verte que ce qui est affiché. Les chiffres donnés par le magazine sont édifiants : dans les produits en plastique que l’on trouve aujourd’hui dans le commerce, seules 6% de matières recyclées sont incorporées.

Et pire encore, bouteilles et flacons mis à part, sur l’ensemble des emballages plastique mis dans les bacs de recyclage, seuls 3% sont effectivement recyclés. La raison, c’est que toutes les matières ne bénéficient pas d’une filière de recyclage adaptée. Mais alors, qu’est-ce qui est effectivement recyclable – et recyclé ? Et surtout, comment le savoir ?

Papier et carton, (presque) pas de doute

C’est la catégorie la plus simple à aborder. Quand il s’agit de jeter vos vieux journaux, vos paquets de gâteaux, vos boîtes de pizza, le bon geste, c’est le recyclage. La seule contrainte, c’est de bien les vider. Pas de problème si votre carton à pizza est sale, tant que vous n’y laissez pas le trottoir de la pizza que vous avez laissé de côté lors de votre tri sélectif gustatif… et qu’il n’y a pas de tâche d’huile. Car la seule exception, c’est le gras. Les papiers et cartons souillés par de l’huile par exemple ne peuvent pas être recyclés, car le gras altère les propriétés des particules de papier.

Et si un carton (même plié) ne rentre pas dans le bac de recyclage ? Dans ce cas, c’est une déchèterie qui sera la plus à même de recueillir les emballages. Certaines communes se sont également dotées de conteneurs spécialement destinés à recueillir ces cartons volumineux.

Comment ça marche ensuite ? Le papier et le carton est transformé en une « pulpe » d’où sont enlevés tous les résidus puis les produits chimiques (encre, colle, etc). Ne reste plus alors que de la pâte à papier, qui peut être à nouveau utilisée pour produire du papier ou du carton. Mais celle-ci n’a pas une durée de vie illimitée : on estime que l’on peut faire du papier une dizaine de fois avec la même pâte.

Les métaux : oui pour l’acier et pour l’aluminium

L’acier et l’aluminium sont les deux principaux métaux que l’on sait recycler aujourd’hui. Ce que vous recyclez au jour le jour, ce sont les emballages métalliques de consommation courante. C’est-à-dire essentiellement les boîtes de conserve, les pots en métal, les bidons de sirop ou les aérosols. Tous ceux-là vont dans les bacs à recyclages, les déchets métalliques plus volumineux vont en déchèterie. Attention, le papier d’alminuim, trop fin, n’est pas recyclable.

Comment ça marche ensuite ? Le tri de ces déchets est fait à l’aide d’un aimant, car l’acier contient du fer et est donc aimanté, ce qui n’est pas le cas de l’aluminium. Les métaux sont ensuite pressés sous la forme de balles, puis fondus et reconditionnés en lingots ou en bobines. Les emballages en acier sont recyclés à 99%. En 2007, le taux de recyclage de l’aluminium était quant à lui de 28%, alors même que ce métal est totalement recyclable à l’infini, et que son recyclage permet de faire de grandes économies d’énergie.

Le verre : les emballages, rien que les emballages

Pour le verre, collecté la plupart du temps dans les grands containers collectifs, la règle est simple : seuls les emballages en verre sont acceptés, presque exclusivement les bocaux et les bouteilles. Les autres (vaisselle, plats, objets de décoration, verre) n’ont pas la même composition, et ne sont donc pas recyclables de la même façon.

Comment ça marche ensuite ? Le verre, qui est une matière essentiellement minérale, est le plus simple à recycler (quand il n’est pas réutilisé, notamment via les consignes) et peut être recyclé à l’infini. Une fois les impuretés éliminées, il est broyé et devient du « calcin », qui peut être à nouveau soufflé ou moulé pour donner de nouveaux produits en verre. Les trois quarts du verre utilisé en France est effectivement recyclé.

Le plastique : c’est là que ça se complique

Si au final seuls 3% des plastiques triés ont finalement été recyclés, c’est que la situation pour ces matériaux est complexe. Dans le cas du plastique, il y a une règle générale et des tas d’exceptions. La règle générale, c’est que seuls les bouteilles (d’eau, de soda, de lait, etc.) et les flacons en plastiques (lessive, gel douche, etc.) sont recyclables. Ce qui ne représente que 40% du plastique mis sur le marché. Et seuls 49% d’entre eux sont recyclés.

Or, dans les poubelles destinées au recyclage, on trouve aussi de nombreux plastiques qui ne sont pas destinés au recyclage, soit parce qu’ils sont trop légers (les sacs plastiques, les pots de yaourt, etc.), soit parce qu’ils sont fabriqués dans un matériau dont le recyclage n’est pas maîtrisé, comme le polystyrène, ou le plastique des suremballages ou des jouets. Pour ceux-là, le plus efficace, c’est l’incinération, qui permet de dégager de l’énergie et de la chaleur.

Mais il y a encore une exception. Car depuis plusieurs mois, plusieurs collectivités expérimentent l’extension des consignes de tri à toutes les formes de plastique, et donc de nouvelles tentatives de donner une nouvelle vie à ces emballages jusqu’à présents considérés comme non-recyclables (comprenant aussi les papiers gras). C’est le cas, par exemple, du 3e arrondissement de Paris, de la communauté d’agglomération Grand-Paris-Seine-Ouest, ou une partie des villes de l’Essonne. Au total, l’expérimentation a commencé en 2012 sur 51 collectivités, pour atteindre aujourd’hui environ un quart de la population, avec un objectif 100% d’ici 2025. Cela signifie que chacun doit se renseigner pour savoir quels sont les plastiques qu’il peut, ou non, recycler dans son secteur.

Comment ça marche ensuite ? Au moment du tri, le plastique est partagé entre trois types de plastique : le PEHD (opaque) que l’on trouve par exemple dans les bouteilles de lait ou de shampooing, le PET (transparent) clair que l’on trouve dans les bouteilles d’eau et le PET foncé, celui de ces bouteilles légèrement vertes. Une fois séparés, leurs matériaux sont séparés selon leur densité, puis broyés et utilisés dans la fabrication de nouveaux objets.

Comment connaître les consignes ?

La solution la plus simple (en apparence), c’est de regarder les emballage. Mais il y a un piège. Le célèbre logo « point vert », contrairement à la croissance populaire, ne signifie absolument pas que l’emballage est recyclable : il identifie les produits des entreprises qui contribuent financièrement au recyclage et à sa promotion. Le logo à suivre, c’est le « Triman », ce petit bonhomme accompagné de trois flèches et surtout de précisions sur comment trier les différents élements de son emballage, qu’il faut parfois séparer.

 

Mais attention, là encore, les expérimentations locales peuvent vous obliger à bien vérifier si votre collectivité a lancé ou non l’extension des consignes de tri.

 

Source : Franceinter